Glissements de terrains

La série Glissements de terrains incarne une allégorie foisonnante qui porte à réflexion et convoque la transdisciplinarité qui est à l’œuvre dans ces images de Lise-Hélène Larin. Elle y voit des «collaborations» entre l’art, la science (les langages mathématique et informatique) et la technologie.

Avec Glissements de Terrains, nous sommes happés d’entrée de jeu par un éboulis de polygones. Alors, la métaphore du glissement de terrain est non seulement saisissante, mais certainement opératoire dans le cas des plans fixes des animations 3D de cette exposition éponyme . Ce qui nous vient immédiatement à l’esprit, à l’évocation de ce genre de cataclysme, est bien entendu la vision apocalyptique de pans entiers de paysage déboulant vers un cours d’eau, la mer, le fond d’un ravin ou encore vers des profondeurs abyssales. La métaphore devient une mise en abîme de techniques et de disciplines ayant servi à créer ses images de synthèse abstraites et intrigantes.

Ce glissement de terrain incarne une allégorie foisonnante. Il porte à réflexion et convoque la transdisciplinarité qui est à l’œuvre dans ces plans fixes, par des «collaborations» entre l’art, la science (les langages mathématique et informatique) et la technologie. Ce cataclysme, ce bouleversement tellurique, crée inéluctablement l’apparition d’un autre type de paysage, d’une nouvelle réalité, d’une façon inédite d’appréhender l’image, d’une manière inattendue de voir et de regarder, mais aussi d’un nouveau savoir-faire technique/technologique des systèmes d’application et des logiciels, voire d’une nouvelle discipline.

Si les techniques d’animation 3 D du cinéma sont perverties puis intégrées par l’artiste pour arriver à d’autres fins, cela ne l’empêche pas d’avoir recours à une rigueur implacable dans ses calculs et dans ses animations pour créer ses univers en mouvement. Elle a néanmoins choisi, le temps de cette exposition, de nous les présenter en photographies simulées, en plans fixes, en arrêts sur images.

En fait, ces photographies simulées nous permettent de distinguer de manière plus détaillée la complexité de chacun des plans qui composent l’animation. Et naturellement, l’image elle-même ne nous présente pas des personnages évoluant à l’intérieur d’une trame narrative dans une mise en scène imaginée par l’artiste, à la manière de Sherman.

Nous pourrions nous demander pourquoi l’artiste a choisi de nous dévoiler ses images en plans fixes. Effectivement, cette manière de nous exposer ses animations de synthèse abstraites, en 3D stills, nous ramène inévitablement à une stratégie de présentation davantage classique, découlant de la modernité, plutôt qu’à une démonstration de facture virtuelle de notre ère post-industrielle.

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