Vice de Forme
1993
VICE DE FORME une installation-intervention qui s’inscrit dans une démarche qui analyse les types d’association entre les divers éléments de l’expérience esthétique et du monde de l’art. 1
VICE DE FORME met en scène les PARA-SITEs, petites sculptures de latex qui visent, dans un esprit ludique, à tester les résistances du système de l’art, son immuno-logie(!), en modifiant le contexte d’exposition ainsi que les habitudes de l’artiste et du spectateur, les PARASITES transforment et envahissent l’espace traditionnel de la galerie.
VICE DE FORME « fait exister un territoire vide, comme lieu marqué, affecté d’un coefficient d’art qui resterait inhabité sans cette action » 2
Les « PARASITES » ont vu le jour en 1992 grâce à une contrainte d’espace lors d’une exposition de groupe. Ils appartiennent à la Série des objets vis(c)ieux puisque créés à partir d’empreintes de vis en latex. À ce stade-là, ils incorporaient des débris de caoutchouc trouvés dans la rue. La portée écologique du geste créateur s’en trouvait conservée. Dans l’histoire antique, le parasite désigne le commensal attaché à la table d’un riche en échange d’une fonction de divertissement. Ce n’est qu’au 18e siècle qu’on découvre l’exis-tence de formes vivantes qui se développent aux dépens d’autres types d’organismes.
(1) La vie offre divers types d’association entre des êtres différents;
– mutualisme (aide mutuelle),
– inquilinisme (association en fonction d’une exigence d’ordre spatial – abri – sans nécessité d’ordre physiologique),
– commensalisme (abri et nutri-tion),
– parasitisme (relation où l’un se nourrit aux dépens d’un autre),
– symbiose (relations qui tendent à un équilibre entre les profits et les pertes).
(2) Thierry de Duve, Les cahiers du Musée National d’Art Moderne, no 27, 1989. Il avait attribué cette notion au « Land Art ».