Euphobie 1999
Dans EUPHOBIE 1999, c’est le corps morcelé qui se meut et s’émeut dans la machine; un sentiment éprouvé devient une sensation à être éprouvée… Le corps y est, non parce qu’il est représenté comme objet, mais par les sensations évoquées et provoquées. Le rythme pulsé des images évoque la respiration et instaure la continuité entre des fragments de corps tentant de se rejoindre indéfiniment. La lumière venant du fond de l’écran donne un effet (in)défini » d’impression » corporelle.
J’ai d’abord créé plusieurs petites scènes différentes, » des actes
scéniques isolés qui se propagent par bonds et sauts, nantis d’une sorte d’allégresse « dont j’ai ensuite fait le montage et transféré sur vidéo. Paradoxalement, le film concrétise une sorte d’élasticité virtuelle semblable à celle que je m’étais efforcée d’exprimer avec les élastiques et le latex.
J’ai projeté les images vers le sol, sur un support inattendu, différent de l’écran cathodique: une trampoline! Repère matériel qui prolonge le mouvement des images dans la réalité mais qui déconcerte en même temps, comme autrefois, mes objets très tactiles que j’enfouissais dans la transparence.
Projection donc, dans un espace restreint mais qui se perd dans le noir, dans une boîte noire à grande échelle, qui » emboîte » le specacteur et le laisse flotter dans un espace infini où ses possibilités d’action se résument à faire le tour de l’image pour lui trouver un sens. Cette installation électronique a été présentée à L’Espace D. René Harrison en avril 1999. Elle a été réalisée avec Lightwave 3D et transférée sur vidéo. J’ai utilisé Adobe Premiere pour le montage de ce film.
Leonardo’s conception of the painting’s surface as he wrote in his Carnets that: « it is like a smooth and transparent glass, even a mirror » is not far from what I now experience with my digital imaging software when my own image of painting is reflected on the screen. Other questions of surface arise: what was once sculpture becomes an agglomeration of pixels, an image of sculpture in the fourth dimension (time). That’s what I realised when I created EUPHOBIA, my first 3D animated film.
« My art has never been about ideas… My interest in art has never been about abstraction; it has always been about experience… My pieces were never meant to be dealt with intellectually as ideas, but to be considered experientially. »
-LHL
La magnifique voix de Noëlla Huet accompage mes images numériques ajoutant ainsi à leur aspect organique.
Noëlla Huet, mezzo-soprano
Titulaire d’une maîtrise de la Faculté de musique de l’Université de Montréal, la québécoise Noëlla Huet prête sa voix à un vaste répertoire qui va du baroque au contemporain en passant par l’opéra, le récital et la musique sacrée.
Ainsi, au cours des dernières années, Noëlla Huet a fait des présences remarquées à l’Opéra de Montréal avec le rôle d’Octavie (Le Couronnement de Poppée de Monteverdi), Kabanicha (Katya Kabanova de Janacek), Kate Pinkerton (Madama Butterfly de Puccini) et Bianca (The rape of Lucrecia de Britten). On a pu l’entendre dans Hänsel (Hänsel et Gretel de Humperdinck) avec l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal et par la suite Martha (Iolanta de Tchaïkovski) au Festival International de Lanaudière. Elle tenait par ailleurs le rôle de Carmen dans le spectacle Carmen Tango. Elle chante aussi comme soliste pour le Studio de Musique ancienne de Montréal, l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal, l’Orchestre symphonique de Montréal, l’Orchestre symphonique de Québec.
Artiste polyvalente, elle s’associe aussi à d’importantes créations théâtrales dont le drame musical Leitmotiv de la compagnie Les Deux Mondes, avec qui elle a parcouru le monde entier incarnant le rôle de Rosa.