« The limits of my language are the limits of my world ». – Wittgenstein

Dans un premier temps, ma démarche s’est développée dans la mutitée. J’ai très vite réalisé que je ne pouvais m’isoler indéfiniment si je voulais continuer d’évoluer. Mes premières prises de conscience sont facilitées en documentant mon travail à l’aide d’un appareil photographique et d’une caméra vidéo. L’ordinateur a aussi joué un rôle réflexif important dans ma démarche. Ces instruments de prospection ont créé la distance nécessaire à la réflexion fructueuse.

Les plans qui suivent ont servi de toile de fond au DOUBLE système discursif de ma pratique juxtaposant le langage proprement dit aux langages (multi)disciplinaires de mon expression artistique.

« C’est aussi la dualité que traduit bien ce que j’appelle l’effet Babel: illusion d’organisation parfaite (parler la même langue), puis traumatisme d’un souffle étrange venu d’ailleurs d’où foisonnement des langues, (l’anglais, puis l’espagnol, le hollandais, l’allemand, même le grec), complexité accrue, impossibilité de s’entendre, puis troisième temps hypothétique: rattraper la dispersion, à un  » niveau  » de complexité plus élevé, faute de quoi: maintien de discours et d’organes sourds les uns aux autres  » incommunicables « . Différents types de bruits: le bruit inaudible du souffle (ou du trauma) qui fait éclater l’édifice; les bruits plus familiers des constructions répétées, les brouhahas et musiques célébrant la tour retrouvée.